Ginen - { Pa-ra-no-ïa }

Née dans une famille heureuse et unie, après deux tumultueux jumeaux, la petite enfance de Ginen fut très paisible, bercée de dessins animés et d'amour maternel. Précoce, elle apprit vite à lire et à compter, et sauta une classe en maternelle. Plus petite que ses camarades, elle se fondait dans le décor pour ne gêner personne et se concentrait sur ses livres de gamine, développant rapidement une passion certaine pour la lecture. Tout se passait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à ce jour là.

Ginen venait d'avoir 5 ans, fière comme tout, elle pris l'inconsciente décision de rentrer chez elle seule. Bien sur, elle avait bien pris soin de retenir les conseils de maman : Surtout ne pas parler aux inconnus. Seulement, lorsque l'on a 7 ans et que l'on décide de faire 2 kilomètres seul à pied, on prend des risques qu'on ne connait pas, naturellement. Et Ginen n'avait pas vu l'homme qui la suivait plus ou moins discrètement, titubant et éméché. D'ailleurs, il l'appela bien vite, tandis qu'elle avançait dans les ruelles tortueuses qui amenaient à son immeuble. Son coeur de petite fille s'emballa, et malgré son très jeune age, elle sentait le danger et la peur qui commençaient à la tenir. L'inconnu réussi a poser sa main sur son épaule en balbutiant un « tu es bien mignonne, viens avec moi je peux te donner des jouets. ». L'enfant lâcha son petit cartable et parti en courant, sans crier pour autant. La panique nouait sa gorge. Elle ne savait rien, ou plutôt si, juste une chose, il fallait fuir.

Le corps humain est capable de bien des choses. Une gamine de 7 ans n'aurait normalement jamais pu avoir une telle endurance. Et pourtant, grâce à l'adrénaline sécrétée par son cerveau et les nombreuses capacités physiques que la peur offre au corps humain, Ginen alla de ruelle en ruelle, aveuglément, rythmée par les pas lourd de l'homme qui tentait de la poursuivre. Mais il était ivre, et s'il prenait le risque de courir, il tombait aussitôt. Et au fil des minutes, les pas s'étouffèrent, très doucement mais sûrement. La petite blonde, tremblante et prête à s'évanouir, regarda où ses pas l'avaient menée. Il n'y avait qu'une issue possible, droit devant. A sa droite, une benne à ordure. En stoppant sa course, elle avait arrêté tout son corps endolori et ne pouvait rien reprendre, la douleur l'envahissant au fil des secondes. Ginen grimpa dans la poubelle et renferma le couvercle et resta recroquevillée dans les détritus, attendant d'entendre de nouveau le pas lourd de l'homme. Quelques minutes plus tard, son cauchemar redevint réalité. L'enfant ferma les yeux de toutes ses forces et posa ses deux mains sur sa bouche pour étouffer ses bruits, par réflexe. Miraculeusement, ou plutôt logiquement, l'homme passa son chemin. Ginen tomba évanouie.

On la retrouva une heure plus tard, attirés par des hurlements venant d'une benne à ordure. Sa mère avait déjà envoyé la police à sa recherche et au vue de son sac à dos au milieu de la rue, la panique et le désespoir s'était étendus sur la famille. Lorsque la fillette fut ramenée saine et sauve à son domicile, chacun se trouva fort soulagé et s'occupa comme il put de la petite. Les séquelles qui suivirent l'incident prirent une ampleur inattendue. Ginen cessa de parler dans un premier temps, trop ébranlée. Puis, au fil des jours, elle refusa de sortir. A tel point que dès que l'on voulait l'amener quelque part, la petite hurlait à s'en crever les poumons et tombait parfois inconsciente avant même d'avoir franchi le portail de leur demeure. On décréta que l'état ne serait que passager.

Un an plus tard, Ginen voyait le danger partout et restait calfeutrée dans sa chambre sans tirer un mot, plongée dans ses livres. On dut se résoudre à l'amener chez un psychiatre. Paranoïa. A 10 ans, elle regardait sa famille de travers, certaine qu'ils lui voulaient du mal. Bien sur, assommée de cachets et de séances interminables chez de nombreux psy, son cas s'arrangea ostensiblement. Doucement, très doucement, elle repris un minimum de confiance en elle, et en sa famille. Elle ne put poser le pied dehors qu'à l'age de ses 12 ans, mais uniquement accompagnée de sa famille. Sa vie reprit lentement son cours et elle fut même ré intégrée dans une école, où elle n'allait que deux jours par semaine dans un premier temps.

17 ans.
« Joyeux anniversaire Soeurette ! » S'écria Nao en se jetant à son cou. Son autre frère, plus discret que son jumeau, restait en retrait avec un petit paquet à la main et un joli sourire. Ginen leur envoya un charmant sourire et l'on décida d'un commun accord de manger en ville. La jeune fille n'avait presque plus peur de sortir de chez elle, et parfois on l'envoyait faire les courses. Bien sur, elle avait une armada d'armes défensives dans son sac, mais tout allait mieux. Il y avait pourtant eut quelques « incidents », comme cet homme qui voulait lui demander l'heure et sur qui elle avait vidé la moitié de sa bombe lacrymogène. On ne change pas du tout au tout ...

En bref, Ginen allait bien mieux, mais elle avait développé un instinct de danger proche de celui d'un animal. Au moindre bruit, elle bondissait, déjà prête à partir en courant ou à sortir la bombe.

Caractère:
La jeune femme est plutôt froide et distante, excepté avec sa famille, qu'elle aime plus que tout. Naturellement elle crains les étrangers comme la peste et évite les lieux confinés ou isolés. Parfois désagréable, elle garde une méfiance hors du commun. Ceci est tout bonnement dut à son ancienne paranoïa. Chaque situation doit être analysée, dans chaque pièce où elle pose le pied, elle cherche déjà l'issue des yeux et le moyen d'y parvenir le plus vite. Assez sportive, elle passe ses heures de temps libre a faire ... de la course et des sports de self défense. On ne se refait pas.
Assez bonne en cours et surtout dans les matières littéraires, elle étudie dur pour passer le plus de temps possible enfermée dans sa chambre sans voir le monde extérieur. Mais elle est obligée de faire les courses seule une fois par semaine, décret de sa mère, appuyée par son psychiatre. En cours c'est une personne concentrée à qui il ne faut surtout pas parler sous peine de « gros vent dans ta gueule ». Un petit conseil : évitez de l'aborder dans la rue.